Je vois l'horreur surgir des entrailles de la terre, vomissant la mort et la désolation dans un bouillonnement diabolique.

Elle se répand en une masse sombre et gluante absorbant toute vie sous son impitoyable vague.

Elle avance calmement, résolument, au rythme lent de sa première victime.

Elle vampirise son hote involontaire et l'utilise pour progresser jusque dans les coins les plus reculés des territoires convoités.

Elle nous nargue, nous toise, et se renforce à chaque instant.

Elle patientait dans des tréfonds inconnus, jusqu à ce que utilisant notre propre orgueil, (cette propension humaine à se croire  maitre des choses et de la nature) elle s'est libérée des chaines par lesquelles nous prétendions l'exploiter.

La voilà qui s'approche, qui s'étend, qui nous attriste ou nous rempli d'effroi.

Elle rit de nous voir ainsi nous agiter pour ce que nous avons nous-mêmes libéré.

Elle s'amuse par une premère "caresse" mortelle sur le sable blond.

Elle a pour objectif l'anéantissement total de tout ce qui va croiser son chemin.

Elle a répété longuement, à plusieurs reprises, sur différentes cotes, sur différents océans, au fil du temps que nous lui avons généreusement offert.

Aujourd'hui, convaincue de notre impuissance volontaire, de notre passivité coupable, de notre complicité, elle passe à une grande offensive.

Tout ce qui est couleur, forme, beauté, innocence; tout ce qui respire, pousse, chante, rampe, vole, nage, sautille, doit disparaitre.

Tout ce que la nature nous a offert et avec confiance placé sous notre garde ne doit plus exister.

Toute vie doit être anéantie.

Elle symbolise nos pensées les plus viles, tapies dans les couches sombres de notre conscience et qui n'attendent qu'une occasion pour jaillir afin de semer la destruction et la souffrance.

ELLE EST LA MORT.

ET C'EST NOUS QUI L'ANIMONS.